Qu'est-ce que le modèle APres ?

Le système d’échange de résilience planétaire adaptative : un modèle pour une entreprise responsable.

Redéfinir la responsabilité des entreprises dans la mode de luxe et au-delà

Dans un secteur souvent défini par les tendances saisonnières et la consommation jetable, Wide Open World trace une voie différente. Au cœur de notre approche se trouve le modèle économique APres, un cadre qui dépasse la rhétorique conventionnelle du développement durable et place l'équilibre écologique au cœur de l'activité économique.

Pourquoi les modèles économiques sont-ils importants ?

La quête incessante de croissance économique a poussé notre planète au-delà de ses limites naturelles. Les modèles économiques traditionnels privilégient le profit à la responsabilité environnementale, considérant la durabilité comme une réflexion secondaire plutôt que comme un principe directeur. Être « conscient » de son impact environnemental ne suffit plus.

Développé par Olivier Maréchal en 2023, le Business Model APres présente un changement fondamental :

Quel type d’économie l’humanité peut-elle soutenir sans dépasser les limites planétaires ? 

Fondé sur le cadre des limites planétaires et sur des recherches rigoureuses, APres intègre la durabilité dans la viabilité des entreprises plutôt que de la traiter comme une externalité.

Au fond, le modèle redéfinit ce que le commerce devrait être et ce qu’il aurait dû être depuis toujours.

Le modèle manquant pour les entreprises

Depuis des siècles, la théorie économique reconnaît l'importance du maintien du capital naturel, mais celui-ci n'a jamais été systématiquement quantifié ni intégré aux décisions des entreprises. L'économiste écossais Adam Smith comprenait que la nature est le fondement de la richesse, mais l'économie traditionnelle n'a jamais défini comment préserver ce fondement. Plus tard, Herman Daly, un économiste américain, a mis en évidence le point faible de l'économie : son incapacité à reconnaître les limites de la charge écologique.

Le modèle APres est le premier cadre à combler ces lacunes critiques. Il établit comment les marchés libres peuvent fonctionner sans dépasser les limites planétaires. Il préserve, de manière cruciale, les principes fondamentaux de la dynamique du marché libre tout en évitant les défaillances involontaires du marché, comme la priorité donnée à l'efficacité à grande échelle, qui favorise intrinsèquement les grands acteurs et maximise la production macroéconomique au détriment de la résilience.

APres fournit une structure scientifiquement fondée au sein de laquelle les entreprises peuvent opérer librement tout en garantissant la viabilité écologique à long terme. Il s'agit de créer un système dans lequel le succès commercial et la responsabilité environnementale vont de pair.

Au-delà de la durabilité complaisante

La plupart des stratégies de développement durable échouent pour trois raisons principales :

  • Ils privilégient l’efficacité à la stabilité écologique.
  • Ils se concentrent sur la réduction des dommages tout en continuant à augmenter la production.
  • Ils considèrent la neutralité carbone comme l’objectif ultime, ignorant les impacts plus larges sur les écosystèmes et ignorant la nature systémique du défi.

Le modèle APres adopte une approche fondamentalement différente. Plutôt que de se demander comment les entreprises peuvent croître tout en causant moins de dommages, il s'interroge sur la manière dont elles peuvent fonctionner tout en préservant activement les systèmes naturels.

Une nouvelle logique pour une entreprise durable

Les modèles économiques standards privilégient la demande du marché et l'accumulation de capital, négligeant souvent les préoccupations environnementales. Le Business Model Canvas, largement utilisé, par exemple, manque de mécanismes explicites de responsabilité écologique. APres remet en question ce paradigme en intégrant la résilience environnementale directement dans la structure de l'entreprise.

Au cœur de ce concept se trouve le lien valeur-préjudice , qui garantit que l'impact écologique est un facteur explicite dans les décisions d'entreprise. Ainsi, la durabilité n'est plus une stratégie concurrentielle, mais une condition préalable à une exploitation responsable. Les entreprises doivent examiner attentivement leurs matériaux, leurs méthodes de production et leur empreinte écologique grâce à des principes tels que le test de « septième génération » et la gouvernance de la capacité de charge.

Principes fondamentaux du modèle APres

1. Préservation de l'utilisation des terres : Pour chaque hectare utilisé en production, une superficie scientifiquement déterminée doit être préservée au sein de la même région écologique. Ce principe, ancré dans la pensée autochtone, est mathématiquement évident et fondamental pour une véritable durabilité.

2. Limites de pollution chimique : En l’absence d’une gestion sûre des déchets, les quotas de pollution acceptables doivent être considérés comme nuls.

3. Intégrité de l’écosystème : les décisions donnent la priorité à la santé de l’écosystème local plutôt qu’aux mesures d’impact génériques.

4. Éviter l’intensification : Le modèle rejette la maximisation de la production au détriment de la stabilité écologique à long terme.

5. Éthique de la proposition de valeur : si la demande ne peut être satisfaite dans les limites planétaires, elle ne doit pas être satisfaite.

Il ne s’agit pas de ralentir les dommages, mais de préserver activement ce qui soutient la vie.

Le système d'évaluation APres

Plutôt que de perpétuer des objectifs zéro net erronés qui supposent une croissance infinie, APres redéfinit la durabilité à travers trois scores interconnectés :

  • Biosphère : La conservation des terres est une priorité absolue, garantissant que l'activité économique ne dépasse pas la capacité de régénération de la nature. Les nouvelles entités (pollution chimique, y compris celle provenant de matières synthétiques) et la qualité de l'eau douce sont également évaluées par rapport à des limites définies.
  • Atmosphère : Un mécanisme de taxe carbone visant à réduire les émissions et à mobiliser les flux d’investissement pour accélérer la transition vers une économie bas carbone. Un rejet de l’idée que le carbone fossile puisse être compensé par des plantations, une idée qui alimente malheureusement une désinformation publique sans précédent. L’ozone et les aérosols sont également évalués par rapport à des limites définies.
  • Hydrosphère : Surveillance et évaluation directes du débit fluvial, favorisant la responsabilisation régionale pour gérer une ressource précieuse partagée.

En intégrant les limites planétaires, APres déplace l'accent de l'éco-efficacité marginale vers une véritable gestion responsable . Il s'attaque au paradoxe de Jevons , selon lequel les gains d'efficacité augmentent souvent la consommation globale de ressources. Au lieu d'imposer des trajectoires de décarbonation rigides sans investissement systémique, le modèle établit des fonds de gestion responsable pour garantir que les entreprises contribuent directement à la conservation tout en orientant les investissements de la taxe carbone vers l'adoption de technologies bas carbone à grande échelle.

Comment ça marche chez Wide Open World

Le modèle économique d'APres façonne chaque aspect de nos opérations :


1 Lier la production à la conservation

  • Chaque sauteur produit des fonds pour environ 100 m² d'habitat naturel à la ferme.
  • Notre partenariat avec le Tasmanian Land Conservancy assure la protection permanente de 100 m² de terrain supplémentaires, soutenant ainsi la croissance des réserves naturelles en Tasmanie pour les générations à venir.

2 Une comptabilité environnementale transparente

  • Les obligations de conservation sont enregistrées dans notre bilan en tant que passifs et font l’objet du même examen que les obligations financières.

3 Surveillance indépendante

  • Les efforts de conservation sont gérés par des partenaires scientifiques de confiance, garantissant que les décisions donnent la priorité aux besoins écologiques plutôt qu’aux intérêts des entreprises.

Au-delà du piège de la neutralité carbone

Plutôt que de s'en prendre à des déclarations erronées sur la neutralité carbone, l'APres adopte une position claire :

  • Rejet du langage de la neutralité carbone : La neutralité carbone est un concept problématique. Les émissions de carbone fossile ne peuvent être compensées de manière significative que par un stockage permanent, un processus qui prend des centaines de milliers d’années aux systèmes naturels. La vérité est simple : le carbone fossile doit rester fossile : au plus profond de la croûte terrestre. Cela signifie qu’une unité de carbone fossile émise n’est pas équivalente à une unité de carbone séquestrée dans les plantes.
  • Taxe carbone interne : Nous utilisons une taxe carbone interne sur nos opérations, une bonne pratique, en réinvestissant ces fonds dans des technologies sans carbone et dans la restauration des écosystèmes.
  • Restauration axée sur la biodiversité : nous privilégions les projets qui restaurent des écosystèmes entiers plutôt que les plantations de monoculture.

Nous encourageons les entreprises à divulguer leurs émissions fossiles séparément des initiatives de séquestration à court terme, garantissant ainsi la transparence et la responsabilité.

Partage du plan directeur

Bien que le modèle APres donne une orientation claire à Wide Open World, nous ne le considérons pas comme un avantage concurrentiel. Le développement durable est une responsabilité partagée, c'est pourquoi nous avons mis ce cadre à disposition via le cabinet de conseil Natropy .

Imaginez un monde où la production renforce les écosystèmes au lieu de les épuiser, où chaque produit contribue à la biodiversité et à la résilience. APres est plus qu'un cadre ; c'est une philosophie qui redéfinit la relation entre les entreprises et le monde naturel.

Chez Wide Open World, nous démontrons que les entreprises peuvent faire plus que réduire les dommages : elles peuvent activement protéger et restaurer ce qui compte le plus. Nous invitons chacun à rejoindre cette transformation : où l'artisanat rencontre la responsabilité, et où le luxe ne se fait plus au détriment de la planète.