L'aube se lève sur les Midlands de Tasmanie tandis que notre 4x4 sillonne un terrain accidenté. La brume matinale se lève, révélant une étendue qui ressemble davantage à une réserve naturelle qu'à une ferme en activité. Nous sommes ici pour comprendre comment Wide Open World et l'équipe de Julian et Annabel abordent le bien-être animal. Contrairement à la plupart des marques, qui affichent leur engagement uniquement par des certifications, nous pensons que le véritable bien-être animal repose sur une philosophie, et non sur une liste de contrôle. Bien que leur ferme soit fière d'être certifiée Responsible Wool Standard, une visite en dit toujours plus long qu'une simple marque de certification.
« Sans humilité, pas de progrès », souligne notre fondateur Olivier Maréchal en réfléchissant à ce sujet. « Comprendre le bien-être animal nécessite d'observer les pratiques, d'écouter ceux qui consacrent leur vie à ces animaux et de reconnaître la complexité du travail. »
Dans un secteur où les revendications d'approvisionnement éthique masquent souvent des réalités complexes, Wide Open World adopte une approche différente. Plutôt que de se contenter d'affirmer notre adhésion aux normes de bien-être animal, pièces essentielles du puzzle mais non la panacée, nous vous invitons à voyager avec nous jusqu'à la source : les paysages immaculés de Tasmanie, où notre exceptionnelle laine mérinos commence son histoire.

Au-delà de la case à cocher de certification

La vie sur la terre
Nous nous arrêtons près d'un troupeau de moutons mérinos qui paissent au loin. Maréchal préfère l'observation sur le terrain aux réunions de conseil. « Les normes offrent un cadre, mais la véritable compréhension vient de la présence sur place : observer, questionner, apprendre », dit-il.
Julian et Annabel, les éleveurs de cette ferme, nous guident à travers des prairies indigènes. « Ce ne sont pas que des enclos », explique Julian en s'agenouillant pour inspecter la végétation. « C'est de l'herbe à kangourou, et ces touffes d'un mètre de haut sont des Poas. C'est un écosystème de plaine menacé que nous restaurons activement. »
Leur philosophie agricole concilie production de laine et conservation. En intégrant la nature au processus, ils redéfinissent l'agriculture responsable.


Le bien-être animal, en pratique
Ici, le bien-être animal n'est pas un principe abstrait : il est ancré dans la vie quotidienne. Les cinq libertés du bien-être animal en constituent le fondement, mais leur mise en œuvre est façonnée à la fois par la sagesse traditionnelle et par la gestion moderne.
Libéré de la faim et de la soif
Les moutons paissent dans des pâturages naturels, se nourrissant d'herbes riches en nutriments qui contribuent à la qualité remarquable de leur laine. « La nature nous le permet, mais c'est notre devoir de maintenir l'équilibre », explique Julian en décrivant leur système de pâturage tournant.
Libération de l'inconfort
L'abri est naturellement intégré au paysage. En cas de mauvais temps ou pendant la période d'agnelage, les moutons cherchent refuge dans les denses prairies indigènes, un sanctuaire qu'ils utilisent depuis des générations.
Absence de douleur, de blessure ou de maladie
Le mulesing n'est pas pratiqué ici. Au contraire, la gestion sanitaire repose sur des soins méticuleux et une observation attentive. « La posture, le poids et la position du troupeau sont très révélateurs », remarque Julian. « Un mouton qui traîne est révélateur. »
Liberté d'exprimer un comportement normal
L’approche d’élevage extensif garantit que les moutons se déplacent librement, affichant des comportements naturels sans interférence inutile.
Libéré de la peur et de la détresse
La tonte annuelle est effectuée avec précision et soin, afin de minimiser le stress. « L'objectif est d'éviter toute blessure », observe Maréchal, « mais la perfection n'existe pas. Ce qui compte, c'est l'intention, le savoir-faire et l'amélioration constante. »

Le dialogue de tonte
Avant l'aube, la salle de tonte vibre au son du rock tandis que les tondeurs se préparent pour la journée de travail. La tonte est une tâche physique intense : les moutons pèsent jusqu'à 80 kilos chacun et chaque ouvrier en manipule des centaines chaque jour, alliant rapidité et soin.
Peter, le chef tondeur et classeur de laine, reconnaît la réalité. « Nous visons à ne pas couper, mais c'est un travail manuel. Même se raser le visage peut laisser une entaille. L'objectif est la compétence, pas la précipitation. »
Maréchal observe attentivement. Les moutons, manipulés avec une habileté experte, restent étonnamment calmes pendant la tonte. Est-ce parfait ? « C'est là que l'éthique rencontre la réalité », réfléchit-il. « Il est facile d'exiger la perfection à distance. Le véritable défi réside dans le progrès continu et progressif. »
Pourtant, il y a une satisfaction indéniable à observer les tondeurs à l'œuvre. Les toisons, riches en lanoline, dégagent une légère douceur terreuse – un hydratant naturel qui laisse les mains incroyablement douces.
« La laine est largement commercialisée comme une marchandise »
La réalité économique
Au cours du déjeuner dans la cuisine de la ferme, la conversation s'oriente vers l'économie. « La laine est largement commercialisée comme une marchandise », explique Julian. Les prix fluctuent énormément, mais les coûts de production ne font qu'augmenter.
Cette volatilité se répercute sur toute la chaîne d'approvisionnement. Les tondeurs, généralement payés au mouton, ressentent la pression de travailler plus vite, un rythme qui peut mettre à rude épreuve l'éthique et la qualité. « Rapide et attention : c'est un équilibre constant », admet Peter. « La précipitation engendre des erreurs. Et ces erreurs ? Elles affectent à la fois l'animal, le tondeur et le produit final. »
Une journée avec l'équipe de tonte

La connexion de qualité
Le lien entre bien-être animal et qualité de la laine est indéniable. Le stress laisse une trace – littéralement – sur les fibres. Peter, classeur de laine, le démontre en inspectant une toison. « Regardez la frisure, la brillance, la résistance », dit-il. « On ne retrouve pas cela chez les animaux stressés. »
Cet engagement envers la qualité, ancré dans le respect de l'animal et de la terre, a valu à la laine de Tasmanie une reconnaissance dans des concours comme le Trophée Perpétuel Ermenegildo Zegna depuis 1963.

Briser le cycle des matières premières
Wide Open World remet en question la course au moins-disant du secteur. En rémunérant les agriculteurs à la juste valeur de leur travail, au-delà de la volatilité des marchés, nous favorisons le progrès éthique.
« Lorsque la laine est réduite à un chiffre sur un graphique, l'éthique disparaît », affirme Maréchal. « On ne fait pas baisser les prix, on investit. Bien-être animal et stabilité économique vont de pair. »
« Quand la laine est réduite à un chiffre sur un tableau, l’éthique disparaît. »

Un voyage continu
Alors que le soleil se couche derrière les collines, Maréchal note des notes dans son journal. « Le bien-être animal n'est pas une étape, c'est une quête permanente », réfléchit-il. « C'est l'œuvre de générations d'élevage, d'années de restauration des paysages et de saisons d'apprentissage. »
Chez Wide Open World, la durabilité n'est pas un mot à la mode ; c'est le fondement de notre savoir-faire. Produire de la laine de manière éthique ne signifie pas viser la perfection, mais s'efforcer, se remettre en question et s'améliorer, année après année. En portant nos tricots, vous portez bien plus que du mérinos superfin de Tasmanie : vous portez une histoire de respect, d'intégrité et d'engagement durable.
